Chaque mouvement d’animaux :
un risque majeur facile à MAITRISER
Du nouveau concernant la TUBERCULOSE
Mouvements d’animaux => La gestion de tous les mouvements d’animaux (introduction, copropriété, retour de pension, de concours ou de marché…), composante essentielle de la biosécurité, reste un axe d’action majeur pour éviter l’introduction de nouvelles maladies dans votre cheptel et est à considérer de manière positive.
Tout mouvement est un facteur majeur de risque de contamination. L’animal arrive ou revient avec son microbisme ; le stress du transport, le contact avec d’autres animaux, le changement d’exploitation et de conditions d’élevage favorisent la réactivation des agents infectieux. Une méthode simple et peu onéreuse permet de gérer vos mouvements sans conséquences néfastes voire catastrophiques pour votre troupeau.
Important!
Pour chaque mouvement, je respecte chaque étape…
1- JE SUIS VIGILANT pour tous les mouvements
Tout contact avec des animaux ou des moyens de transport extérieurs peut être source de contamination. Donc, tout prêt, mise en pension, participation à un rassemblement, retour de marché, passage d’un élevage à un autre pour un animal en copropriété, transport par un moyen « collectif », introduction… est à considérer comme un mouvement et requiert une application systématique de cette méthodologie.
2- JE DEMANDE les statuts IBR et paratuberculose du cheptel d’origine et la garantie BVD NON-IPI du bovin
Pour certaines maladies, la connaissance du statut du cheptel d’origine est nécessaire. Pour l’IBR, les statuts se trouvent onglet « garanties des élevages – bovins » et pour la paratuberculose, dans l’onglet « garanties des élevages – bovins ». Ils sont disponibles également sur simple demande.
En complément, certaines garanties à l’animal restent importantes, notamment concernant la garantie BVD NON-IPI. Si cette garantie est absente (non inscrite sur l’ASDA ou absence d’attestation), nous vous demandons de réaliser un dépistage BVD afin d’écarter le risque d’introduire un animal Infecté Permanent Immunotolérant (IPI, porteur et excréteur de virus durant toute sa vie). Cette garantie BVD NON-IPI ne dispense pas d’un isolement de 15 jours minimum du fait de la possible introduction d’un infecté transitoire.
3- JE SIGNE un Billet de Garantie Conventionnelle (BGC) au moment de la vente
Le BGC est un outil technique et financier (au verso, voir les différentes étapes, précautions, obligations et aides en Creuse) par lequel le vendeur et l’acheteur s’entendent sur l’annulation de la vente en cas de résultats positifs vis à vis de maladies non-concernées par la rédhibition (BVD, paratuberculose, besnoitiose, néosporose…). Il est à signer à la vente par les deux parties. Nous envoyons un exemplaire avec chaque nouvelle ASDA et il est disponible auprès de nos services et de vos vétérinaires.
4- JE VERIFIE l’identification du bovin et l’adéquation avec ses « papiers »
L’identification des bovins est de la responsabilité de l’éleveur, d’où la nécessité de vérifier la bonne identification du bovin. Lors de son arrivée, il doit être accompagné de son passeport (« carton rose ») avec l’ASDA (« carte verte »). Une vérification de l’adéquation entre les informations portées sur ces deux documents et le bovin, la mention de la date de départ, les informations relatives à l’ICA (Information sur la Chaine Alimentaire) et la présence de la signature du précédent détenteur sont obligatoires. Un bovin ne sera accepté que si tous ces éléments sont conformes. Son entrée sera notifiée à l’EDE dans les 7 jours qui suivent son introduction.
5- J’ISOLE tout bovin après un mouvement même face au sentiment « d’urgence »
Après un mouvement, tout bovin est en phase de stress dont l’importance est fonction des conditions de transport. L’animal est alors en déséquilibre immunitaire avec un microbisme différent. L’isolement est donc essentiel pour ne pas contaminer votre cheptel par de nouvelles pathologies, notamment en matière de BVD et plus particulièrement avec les infectés transitoires. Tout bovin ayant eu un mouvement doit donc être isolé 15 jours minimum et jusqu’à l’obtention des résultats d’analyses. L’isolement signifie que ce dernier ne peut être en contact avec les autres animaux du troupeau.
6- JE DETERMINE avec mon vétérinaire sanitaire les analyses complémentaires
Pour tout mouvement, une réflexion spécifique est à effectuer avec votre vétérinaire sanitaire pour déterminer les éventuelles analyses à réaliser (cf. tableau).
Notice
Mouvements d’animaux
Un panel d’analyses à adapter à chaque situation
L’évolution de la réglementation et notre situation épidémiologique très favorable permettent, sous certaines conditions, des dérogations aux analyses pour des maladies. Il est par contre nécessaire d’être vigilant vis à vis de certaines pathologies, qu’elles soient en résurgence comme la tuberculose, déjà largement dépistées comme la BVD et la paratuberculose ou plus nouvelles comme la besnoitiose ou la néosporose (cf. tableau).
Il n’y a plus d’intradermotuberculination à l’introduction et le suivi du délai de transit supérieur à 6 jours vient de s’arrêter pour la tuberculose. En revanche, si les animaux proviennent d’un cheptel classé à risque tuberculose et sont destinés à l’élevage, la surveillance se fait au départ chez le vendeur par une intradermotuberculination comparative (IDC) sur les animaux de plus de 6 semaines.
Tuberculose : Abandon des contrôles systématiques pour les mouvements de plus de 6 jours MAIS les cheptels classés à risque doivent faire une IDC AVANT DEPART sur leurs animaux pour l’élevage
Parfois considérée comme une maladie du passé, l’actualité de la tuberculose bovine en Nouvelle-Aquitaine nous montre qu’il n’en est rien et que la vigilance s’impose. En zone non-contaminée, l’introduction d’un bovin porteur reste le facteur principal de contamination. Si les animaux proviennent d’un cheptel classé à risque tuberculose, une intradermotuberculination comparative (IDC) doit être faite systématiquement chez le vendeur avant le départ (sur les animaux de plus de 6 semaines). Le suivi du délai de transit supérieur à 6 jours vient de s’arrêter pour la tuberculose mais il est maintenu pour la brucellose. Vous pouvez consulter la note de service correspondante : Modalités techniques mise en oeuvre prophylaxie tuberculose bovine 2020-2021
IBR : à contrôler 15 à 30 jours après l’arrivée du bovin dans le cheptel
Le risque de contamination majeur se situe entre le cheptel de départ et celui d’arrivée ou lors de retour de tout rassemblement (concours, marché…). Si l’animal se contamine, une séroconversion sera identifiable 15 jours après avec une sérologie. Pour prendre en compte cette problématique, un contrôle IBR est demandé 15 à 30 jours après l’arrivée ou le retour du bovin dans le cheptel (cf. illustration), avec un isolement strict en attendant.
En revanche, si le bovin est issu d’un « cheptel indemne en IBR » avec un transport direct et maîtrisé entre les cheptels d’origine et d’arrivée, une dérogation au contrôle IBR peut intervenir. Une demande est à effectuer à GDS Creuse. Dans ce contexte, le contrôle pour les autres maladies (BVD, paratuberculose, besnoitiose, néosporose) est à réaliser le plus rapidement possible après l’arrivée du bovin.
BVD : tout bovin introduit doit avoir un statut BVD NON-IPI
Les mouvements d’animaux sont une cause de contamination BVD des troupeaux. Depuis 2006, chaque bovin avec une prise de sang au mouvement est testé pour s’assurer qu’il n’est pas IPI (Infecté Permanent Immunotolérant : porteur et excréteur de virus durant toute sa vie), GDS Creuse prenant en charge à 100 % les frais d’analyse. L’augmentation des dérogations IBR associée à un relâchement sur le dépistage de la BVD constitue un risque vis-à-vis de cette maladie, des IPI introduits déclenchant la maladie après contamination du cheptel ont été identifiés. Le contrôle BVD lors de tout mouvement d’un bovin sans statut BVD est donc impératif.
Paratuberculose : une maladie insidieuse
Même si certaines races semblent plus affectées, la paratuberculose peut concerner tous les bovins. La clinique classique d’amaigrissement et de diarrhée n’intervient que tardivement, le dépistage de tout bovin de plus de 18 mois est donc fortement conseillé, sauf s’il provient d’un cheptel sous apport de garantie.
Besnoitiose : dépistage de tous les animaux introduits
La besnoitiose est une maladie émergente avec une progression inquiétante. La découverte de plusieurs foyers en Creuse et des analyses d’introduction positives dans des cheptels incitent à redoubler de vigilance. Le conseil est donc désormais de dépister tout bovin introduit.
Néosporose : un contrôle de tous les animaux destinés à la reproduction
La néosporose est une maladie parasitaire, la transmission se faisant par l’ingestion de fourrages contaminés par des déjections de chien ou verticalement de la mère à son veau. Sur les vaches, cela peut provoquer des avortements, les races laitières semblant plus sensibles, et sur les taureaux, on observe une baisse de la spermatogénèse. Un contrôle néosporose est donc recommandé sur tous les animaux destinés à la reproduction.
Les ASDA sont éditées lors de chaque événement dans la vie du bovin, pouvant modifier les indications portées sur celles-ci, qu’elles soient d’origine identification (naissance, modification sur le passeport, changement de cheptel…) ou sanitaire (modification de qualification ou d’appellation). A réception des ASDA, ces dernières sont collées sur le passeport du bovin correspondant. Suite à une introduction l’éleveur acheteur réalise une notification d’entrée auprès de l’EDE dans les 7 jours qui suivent l’introduction. A la sortie d’un animal, l’éleveur vendeur renseigne l’ASDA (date de sortie, signature, informations ICA) sans rature ni surcharge et réalise une notification de sortie auprès de l’EDE dans les 7 jours qui suivent la sortie.
… avec des aides techniques et financières de GDS Creuse
Lors de tout résultat positif, nous prenons contact avec le vétérinaire sanitaire et l’éleveur pour étudier les actions complémentaires à mettre en place. Nous prenons en charge, avec la participation du Conseil Départemental, 100 % du dépistage systématique virologique BVD PCR et 50 % des frais des autres analyses lors de l’utilisation du BGC et suivant les recommandations. Depuis le 01/10/2019, nous vous rappelons que nous avons signé une convention avec le LDA pour intégrer toutes les analyses mouvements dans notre tiers-payant. Cela permet de bénéficier de tarifs préférentiels pour les analyses ainsi, toutes les analyses « mouvements » sont payées par GDS Creuse au LDA et refacturées, aides déduites, à l’éleveur (cf.article du 26/02/2020). Le surcoût analytique se situe ainsi autour d’une quinzaine d’euros à comparer à la valeur d’achat du bovin introduit et aux risques sanitaires pour votre élevage.
La vigilance à l’introduction, une composante essentielle de la biosécurité, base de notre concept « Le sanitaire… j’adhère ! »
Les règles administratives concernant les différentes maladies n’ont qu’un objectif, assurer une sécurité pour l’élevage où arrive ou revient l’animal. Ce qui est souvent vécu comme une contrainte n’est en fait que l’application de règles sanitaires visant à protéger votre élevage. C’est à chacun de se les approprier, afin de s’assurer de ne pas introduire de pathologie, en n’oubliant jamais la règle de base, l’isolement. Chaque situation a ses particularités. Cela montre la nécessité d’une discussion spécifique avec votre vétérinaire sanitaire lors de chaque mouvement. Pour toute information complémentaire, n’hésitez pas à contacter votre vétérinaire sanitaire ou nos services.