Diarrhées néonatales, BVD
De nouveaux outils pour une gestion améliorée
Journée GDS Creuse/GTV 23 => Pour la 15ème journée annuelle, l’ensemble des vétérinaires intervenant sur le département de la Creuse était invité à s’informer sur « les actualités en diarrhées néonatales et la BVD et le prélèvement auriculaire ».
Dans un objectif d’approche collective du troupeau, depuis 2000, des outils ont été construits, mis à disposition et présentés lors des journées annuelles GTV23/GDS Creuse. Pour 2014, 2 dossiers sont notamment concernés : les diarrhées néonatales et la BVD.
Diarrhées néonatales : un capital immunitaire du veau à mieux connaître, une utilisation des antibiotiques à diminuer
Pour les diarrhées néonatales, la présence équivalente des agents infectieux en troupeau avec ou sans diarrhées néonatales, le capital immunitaire des veaux inférieur en cheptel avec diarrhées néonatales, le plan écoantibio2017, les outils disponibles pour la prévention et le traitement sans antibiotiques… nous imposent d’adapter nos pratiques pour associer impératifs techniques, rentabilité et attentes sociétales.
BVD : un contexte international et national modifié, un impact de la maladie augmenté, un nouvel outil
Pour la BVD, le contexte international et national se modifie avec une orientation vers l’éradication. L’évolution de nos élevages (nombre d’animaux, vêlages d’automne, surfaces des stabulations…) entraîne des impacts augmentés de ce virus dans certaines circonstances, notamment lors de non-respect de la maîtrise des points à risques. De nouveaux outils sont disponibles comme le prélèvement de cartilage auriculaire.
Des constituants de la « Sanitaire’ Attitude » à investiguer lors du bilan sanitaire annuel avec votre vétérinaire
La 1ère étape de la « Sanitaire’ Attitude » consiste à faire un bilan annuel de votre élevage avec le BSE prérempli (cf. articles des 01/03/2013 et 01/08/2014). En relation avec votre vétérinaire, vous déterminez alors la priorité sanitaire de votre élevage et les principales mesures de prévention à mettre en place. La prévention des diarrhées néonatales et la maîtrise des points à risques en BVD sont des éléments incontournables à investiguer. Les deux encadrés présentent les points essentiels de cette journée sur ces deux sujets. De prochains articles les présenteront de manière plus approfondie.
Marien BATAILLE
Didier GUERIN
GDS Creuse
Important!
Diarrhées néonatales : davantage de contrôle immunitaire, moins d’antibiotiques
Une étude réalisée dans l’Allier par le GTV03 avait comme objectif de photographier la population de colibacilles du veau, d’étudier la sensibilité des colibacilles aux antibiotiques et d’estimer le transfert colostral. Bertrand Roumegous (GTV03/Auvergne) et Arnaud Bolon (MERIAL) ont présenté les principaux apports de cette étude. Complétés par les interventions d’Eric Guillemot (LDA d’Ajain) sur les données Creuse, de Nicolas Athanassiadis (GTV23) sur ses retours d’expérience et de nous-mêmes sur les apports du plan diarrhée Creuse, les points essentiels qui en ressortent sont les suivants.
Les agents pathogènes chez les malades et les sains… moins d’IgG chez les malades que chez les sains !
Cette étude confirme que les agents pathogènes sont présents chez les sains et chez les malades. Le déséquilibre pression infectieuse/capital immunitaire du veau favorise l’apparition de la diarrhée, ce que confirme le dosage du transfert immunitaire : 2/3 des veaux malades ont un capital immunitaire insuffisant alors qu’il est seulement d’un tiers chez les sains, d’où l’impérieuse nécessité de réaliser un contrôle du transfert immunitaire de vos veaux pour la préparation de votre campagne de vêlages ou lors de toute pathologie néonatale. Chez 44 % des veaux laitiers et 25 % des veaux allaitants, le transfert de l’immunité passive maternelle est très insuffisant (<10g/l d’IgG). Rappelons que nous prenons en charge les frais d’analyse.
Davantage d’antibiorésistances chez les malades… pas d’antibiotique par voie orale !
Des résistances sont identifiées pour tous les antibiotiques testés avec de très grandes différences, d’une part, entre malades et témoins et, d’autre part, entre les élevages utilisant des fluoroquinolones ou des céphalosporines et ceux n’en utilisant pas ou peu. En matière de traitement, une (r)évolution doit intervenir (cf. tableau) : tendre vers le zéro antibiotique par voie orale sauf gastroentérite paralysante (érythromycine) ou salmonellose (antibiogramme). Par voie générale, en 1ère intention, se restreindre aux antibiotiques actifs sur E. coli ne passant pas dans le tube digestif comme la colistine associés aux antibiotiques actifs sur les gram+ de la famille des pénicillines G. Ce schéma a fait et fait ses preuves… cela demande une modification des habitudes des vétérinaires et des éleveurs !
En matière de traitement, tendre vers le zéro antibiotique par voie orale et par voie générale, en 1ère intention, se restreindre aux antibiotiques actifs sur E. coli ne passant pas dans le tube digestif … cela demande une modification des habitudes des vétérinaires et des éleveurs !
« Mieux vaut prévenir que guérir », le « plan diarrhées creusois » efficace
Comme le montrent l’étude rétrospective et les retours d’expérience, le « plan diarrhée creusois » représente une solution collective et durable pour prévenir et lutter dans tout élevage confronté à des épisodes récurrents d’entérites néonatales.
Important!
BVD et dépistage par prélèvement auriculaire en Creuse
Du fait de l’évolution du contexte européen (éradication en Suisse, Allemagne, Luxembourg, Irlande) et français (décision du CA de GDS France du 28/01/2014 de proposer un plan d’éradication) et de la disponibilité de nouveaux outils, notre plan creusois vis à vis de la BVD s’adapte : poursuite du contrôle systématique à l’introduction avec une attention particulière pour les gestantes et les regroupements de troupeaux, poursuite des aides techniques et financières pour les élevages confrontés et mise en place du dépistage par prélèvement auriculaire.
La boucle auriculaire préleveuse de cartilage permet le dépistage précoce du virus BVD chez le veau nouveau-né. Elle est désormais disponible en Creuse. La méthodologie sera exposée dans un prochain article.
Mise en place du dépistage par prélèvement auriculaire
L’objectif de la mise en place de ce système est de repérer rapidement des veaux IPI dans les élevages ayant fait l’objet de circulation et de délivrer des attestations non-IPI. Il consiste à la pose d’une boucle à l’oreille du veau en vue d’un prélèvement de cartilage. Tous les élevages peuvent prétendre à la mise en place de ce dépistage avec un intérêt particulier pour les élevages en assainissement, les veaux nés de vaches gestantes introduites pleines et les éleveurs sélectionneurs.