FCO 8 et 3 – MHE – Point de situation au 15/11/2024

L’élevage de ruminants français subit actuellement deux épizooties distinctes innédites. Ces maladies sont provoquées par des virus de la famille des Orbivirus, identifiés par leur sérotype (32 pour la FCO, 8 pour la MHE). Il n’y a pas de transmission directe, ce sont des insectes piqueurs, les culicoïdes, qui diffusent la maladie. Les femelles piquent tous les 3 à 4 jours et c’est à l’occasion de ce repas de sang que se fait la contamination. La survie (une vingtaine de jours en moyenne), l’activité (principalement du crépuscule à l’aube) et la dispersion de ces moucherons piqueurs sont fortement influencées par les variables météorologiques telles que la température (au-dessus de 13 °C), l’humidité, l’agitation de l’air (déplacement 2 à 5 km par jour, beaucoup plus par grand vent), la phase lunaire…

Quel est l’impact clinique des différents virus ?

Après 1 semaine d’incubation, les signes cliniques apparaissent : hyperthermie, difficultés de locomotion, ulcérations dans la bouche avec difficulté à s’abreuver, croûtes sur le mufle, jetage ou encore langue bleue (FCO chez les ovins), lésions sur les trayons. De nombreux animaux peuvent être malades. L’impact clinique est variable suivant les virus : très important sur les bovins et les ovins pour la FCO (le sérotype 4 étant moins pathogène que les sérotypes 3 et 8), quasi-exclusivement bovins pour la MHE et les caprins semblant moins sensibles. La circulation des virus a également un impact majeur sur la reproduction, avec des animaux non gestants et les sérotypes 3 et 8 ayant la capacité de passer la barrière placentaire, entrainant la naissance de nouveau-nés malformés (hydrencéphalie, micrencéphalie…). On observe également plus de cliniques sur les animaux adultes que sur les jeunes, et une surmortalité sur les adultes.

La carte ci-dessous propose un état des lieux des départements actuellement touchés par ces virus.