Ebourgeonnage des veaux – 27 décembre 2023

Je souhaite écorner mes veaux
Je me pose les bonnes questions avant d’intervenir

 

Ebourgeonnage des veaux : L’absence de cornes favorise la sécurité et le bien-être des animaux et des éleveurs. L’ébourgeonnage des veaux est une pratique fiable mais qui nécessite des connaissances et de la technicité, une intervention précoce et une gestion de la douleur.

Les méthodes actuelles d’élevage liées à l’utilisation de cornadis, de stabulations libres, de râteliers en plein-air… conduisent à intégrer la pratique de l’écornage systématique dans la plupart de vos troupeaux. C’est un facteur de sécurité et de bien-être, pour les animaux par rapport à eux-mêmes et à leurs congénères mais aussi pour vous et les intervenants. S’il peut être pratiqué sur des adultes, il vaut mieux privilégier l’écornage des veaux, moins traumatisant pour les animaux.

Pourquoi faut-il écorner de préférence des veaux âgés de 2 à 4 semaines ?

L’écornage des veaux va générer du stress qu’il convient de minimiser au maximum. Il est recommandé d’éviter de le pratiquer dans les tous premiers jours de vie où le stress de séparation de la mère est plus important. Les recommandations du comité de la convention européenne du 21 octobre 1988, applicables dans le cadre de la conditionnalité des aides, préconisent un écornage avant 4 semaines. Deux motifs essentiels ont conduit à cette décision. D’une part, le stress est moindre avant l’âge d’un mois. D’autre part, plus on attend, plus les cornes poussent et plus le veau devient difficile à contenir et le travail contraignant à effectuer. Avant un mois, si l’anesthésie est recommandée pour le bien-être animal et la limitation du stress, elle n’est pas obligatoire à ce jour.

Pour le bien-être des animaux et un écornage efficace, vous devez connaitre l’anatomie et les bases physiologiques. Si l’écornage est réalisé sur des veaux âgés de moins de 2 mois, le bourgeon cornual, non soudé à l’os, va être détruit par une simple cautérisation qui va couper son irrigation et ainsi stopper le développement de la corne. Après l’âge de 2 mois, la corne s’est développée, le bourgeon s’est soudé à l’os du crâne, la zone est richement vascularisée et l’innervation développée, l’intervention est plus longue, plus traumatique et plus douloureuse avec de possibles risques infectieux (ouverture du sinus).

Quelles sont les contraintes réglementaires et techniques après 4 semaines ?

Après 1 mois, l’écornage des animaux doit être pratiqué sous anesthésie locale (ou générale) réalisée par un vétérinaire ou par l’éleveur sur ses propres animaux. L’éleveur peut se rapprocher de son vétérinaire pour l’apprentissage de ce geste technique. Au-delà de 2 mois, le cornillon est trop gros et l’écornage sur le veau est à proscrire car trop traumatique, il faudra attendre l’âge adulte pour écorner.

Comment prendre en charge la douleur liée à l’écornage ?

Lors de l’écornage, la douleur est immédiate (écornage thermique) mais surtout différée, du fait de l’inflammation générée. C’est pourquoi l’administration d’un anti-inflammatoire non stéroïdien en début d’intervention est conseillée quel que soit l’âge du bovin. Au-delà du bien-être animal, il y a un réel bénéfice zootechnique, avec des animaux qui récupèrent plus rapidement et ont une meilleure croissance. L’application locale de caustique, perçue à tort comme moins traumatisante, nécessite des injections répétées d’anti-inflammatoires car l’action du produit, et donc la douleur, est plus étalée dans le temps.

Pourquoi privilégier l’ébourgeonnage thermique ?

Il doit être pratiqué par une personne formée et expérimentée, avec du matériel adapté et fonctionnel et une bonne contention (cage de contention veau avec système anti-recul et anneau pour tenue de la tête). La tonte du contour des cornillons permet de visualiser le « bourgeon » à l’emplacement des cornes et limite les risques d’infections. L’écorneur thermique est équipé d’un embout spécial dont le diamètre varie avec la taille du cornillon (15 à 20 mm). Après 2 à 3 minutes de chauffe préalable pour un écorneur à gaz, l’outil a atteint la température souhaitée (plus de 650°C). L’appareil est appliqué pendant moins de 10 secondes par corne. Cela va couper la peau et cautériser les artérioles situées juste au-dessous, entrainant l’inactivation de la matrice périphérique du bourgeon par un sillon autour du cornillon. Plus vite cette opération sera réalisée et moins l’animal sera stressé. Le bourgeon doit être laissé en place et l’application d’un antiseptique évite les infections et limite l’inflammation par l’action refroidissante du spray.

Je me rapproche de mon vétérinaire et je prends contact avec mon technicien de Farago Creuse

Quel que soit l’âge du veau, il est important de se rapprocher de son vétérinaire pour mettre en place la prise en charge de la douleur animale lors d’écornage : bilan sanitaire identifiant cette pratique zootechnique, protocole de soins précisant les consignes, prescription des médicaments nécessaires et enregistrement dans le registre d’élevage. Depuis le 31 décembre 2021, les éleveurs peuvent utiliser « tout médicament vétérinaire visant à supprimer ou atténuer la douleur ». Les techniciens qualifiés et expérimentés de Farago Creuse (plus de 1.000 écornages veaux réalisés par an) sont à votre disposition pour vous conseiller sur la pratique de l’ébourgeonnage des veaux au sein de votre élevage ou vous faire une démonstration. Ils peuvent vous proposer le service « écornage veaux » avec des passages pouvant être programmés toutes les 3 semaines ou le « kit écornage » avec cage de contention veau, tondeuse, écorneur et bombe désinfectante avec une initiation à l’utilisation de ce matériel. Pour plus d’informations, n’hésitez pas à nous contacter.

Aurélien LEGRAND – Dr Boris BOUBET

Farago Creuse – GDS Creuse

 

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