Le suivi sanitaire de votre élevage bovin
Des rendez-vous annuels avec votre vétérinaire
Les rendez-vous sanitaires de l’élevage : En élevage bovin, l’année est ponctuée par trois moments de rencontre formelle avec votre vétérinaire sanitaire et/ou traitant : la prophylaxie, la Visite Sanitaire Obligatoire (VSO) et le Bilan Sanitaire d’Élevage (BSE).
L’éleveur a une responsabilité importante dans le domaine de la santé animale et publique, encore renforcée depuis l’entrée en application de la Loi de Santé Animale (LSA) européenne.
Un enjeu global de santé publique
Le suivi sanitaire global vise à avoir des animaux en bonne santé, à limiter leur contamination entre élevages et dans l’élevage, à protéger l’Homme vis-à-vis des zoonoses et à préserver la santé du consommateur en limitant la contamination des produits (lait et viande). Il permet également de limiter l’emploi d’antibiotiques et l’émergence d’antibiorésistance. C’est donc un enjeu économique fort tant pour l’éleveur (meilleure performance zootechnique) que pour la filière (image vis-à-vis des consommateurs). Pour assurer la maîtrise des différents risques sanitaires, le vétérinaire est votre partenaire à la fois pour mettre en place des actions de prévention mais aussi pour agir lorsque les animaux sont malades.
La visite de « prophylaxie annuelle », complétée par la surveillance des mouvements et événementielle
Avec la mise en place dans les années 60 du plan d’éradication de la brucellose, puis de la leucose et de l’IBR, ce rendez-vous annuel avec votre vétérinaire sanitaire est devenu incontournable. L’objectif est de maintenir la surveillance nationale vis-à-vis de ces maladies et de limiter le risque de résurgence et de diffusion. Le plan de prélèvement est organisé conjointement par les services vétérinaires de la DDETSPP et le GDS, suivant des textes réglementaires. La prophylaxie annuelle se fait en cheptels allaitants par analyses de sang et en cheptels laitiers par analyses sur le lait du tank. Elle peut d’ailleurs être complétée par des plans visant d’autres maladies : paratuberculose, BVD… En Creuse, la campagne débute le 1er octobre et s’achève le 31 mai et les tarifs sont fixés lors de la commission bipartite du mois de septembre. Cette surveillance programmée est complétée par une gestion des mouvements et une surveillance événementielle. Par exemple, la déclaration systématique des avortements au vétérinaire sanitaire permet d’accroitre l’efficacité de la lutte contre la brucellose mais c’est aussi l’occasion de mettre en évidence d’autres maladies abortives.
Les Visites Sanitaires Obligatoires (VSO), un moment d’information et d’échanges…
Les visites sanitaires en élevage sont réalisées au cours de l’année civile, tous les deux ans, et concernent les élevages ayant 5 bovins ou plus. Elles ont un triple objectif :
- sensibiliser les éleveurs à une thématique d’intérêt en santé publique vétérinaire en leur fournissant des informations personnalisées sur cette thématique,
- collecter des informations sur les élevages afin que l’Etat puisse mieux connaître et protéger les filières,
- renforcer le lien entre l’éleveur, son vétérinaire sanitaire et l’administration.
Elles sont réalisées par le vétérinaire sanitaire désigné par l’éleveur, sous la responsabilité de la DDETSPP. Il ne s’agit pas d’un contrôle officiel mais d’un temps d’échange et de pédagogie entre le détenteur et son vétérinaire sanitaire. La VSO est gratuite pour l’éleveur, le vétérinaire étant rémunéré par l’Etat. Pour 2022 – 2023, le thème retenu est l’entrée en application depuis le 21 avril 2021 de la LSA. Les objectifs sont de présenter aux éleveurs les grands principes de cette loi et leurs responsabilités dans le dispositif sanitaire, notamment au regard des principes de surveillance et de biosécurité, et de les sensibiliser aux principaux signes cliniques de certaines maladies à déclaration obligatoire nouvellement listées par la LSA.
Le suivi sanitaire permanent de l’élevage, un lien fort avec votre vétérinaire traitant…
Les objectifs du suivi sanitaire permanent de l’élevage sont :
- renforcer le partenariat entre l’éleveur et le vétérinaire dans l’optique d’assurer un meilleur suivi sanitaire de l’élevage, de mener des actions de maîtrise des problèmes sanitaires de l’élevage, de permettre une utilisation raisonnée du médicament vétérinaire et de valoriser les informations enregistrées dans le carnet sanitaire,
- permettre la prescription des médicaments par le vétérinaire sans examen préalable des animaux sous réserve que la pathologie visée fait bien partie du protocole de soins et que le critère d’alerte n’a pas été dépassé.
… avec plusieurs étapes
L’éleveur désigne un ou des vétérinaire(s), qui réalise(nt) les soins réguliers dans l’élevage. Il(s) peu(ven)t ou non être le(s) même(s) que le vétérinaire sanitaire chargé de la réalisation de la visite sanitaire obligatoire, des actions de prophylaxie et de la police sanitaire. Le suivi sanitaire permanent se décompose en quatre parties, qui sont indissociables en pratique :
– Les soins réguliers : le vétérinaire qui réalise le suivi sanitaire doit effectuer régulièrement des soins dans l’élevage
– Le bilan sanitaire d’élevage : le vétérinaire désigné assure le suivi sanitaire permanent de l’élevage et peut réaliser un Bilan Sanitaire de l’Élevage (BSE) tous les ans qui permet à l’éleveur de bénéficier de la prescription hors examen clinique. C’est un document qui établit l’état sanitaire de référence du cheptel. Il synthétise plusieurs données de l’élevage durant les 12 derniers mois, dont les naissances, les réformes et les mortalités, les statuts sanitaires, les affections auxquelles l’élevage a été confronté et pour lesquelles les modalités de traitements seront proposées et les traitements préventifs mis en place. GDS Creuse met à votre disposition votre BSE prérempli. Parmi ces pathologies, certaines seront retenues et seront reprises dans le protocole de soins.
– Le protocole de soins : à partir du bilan sanitaire, un protocole de soins est établi en étroite concertation avec l’éleveur. Il explicite la conduite à tenir pour chaque maladie et définit les actions devant être menées par l’éleveur pour améliorer les conditions sanitaires de l’élevage (notamment les actions contre les affections prioritaires déjà rencontrées) et pour la mise en œuvre des traitements, les informations devant être transmises par l’éleveur à l’attention du vétérinaire et les critères d’alerte sanitaire déclenchant la visite du vétérinaire. Le protocole de soins peut être remis à jour autant que de besoin au cours de l’année.
– La visite de suivi : le vétérinaire désigné doit réaliser au minimum une visite de suivi par an, durant laquelle l’application du protocole de soins est évaluée.
Le temps consacré par le vétérinaire traitant à la réalisation de ce suivi est à la charge de l’éleveur. Si le vétérinaire est le même, il est possible de coupler la VSO et le BSE.
Un même dispositif pour tous les animaux de rente
Si les prophylaxies obligatoires ne concernent que les ruminants et les suidés plein air, ce dispositif de suivi sanitaire avec VSO et BSE est applicable aux autres espèces d’animaux de rente, petits ruminants, porcins, équins et volailles. Cela permet de garantir un bon niveau sanitaire des élevages, limitant les pathologies, favorisant les échanges et sécurisant les consommateurs. GDS Creuse vous accompagne par la mise à disposition du BSE prérempli, mais également par tous les kits diagnostic de notre « boite à outils ». Pour plus de renseignements, n’hésitez pas à vous rapprocher de votre vétérinaire, traitant et/ou sanitaire, ou de nos services.