Lutte contre les mouches
Des alternatives pour contrôler les populations
Les diptères en élevage (3) : Si les mesures sanitaires mises en œuvre n’ont pas suffi, l’éleveur peut être confronté durant l’été à une infestation trop importante nécessitant une action directe sur les mouches et les moucherons.
Sur les mouches, la destruction des insectes adultes est souvent la solution retenue mais l’action sur les larves (« asticots ») est de loin la plus efficace.
Dès le printemps, un protocole larvicide à respecter…
Afin de limiter les populations de mouches, l’utilisation de larvicides est primordiale, surtout si l’hiver n’a pas été suffisamment froid. Ce sont des inhibiteurs de croissance qui bloquent la synthèse de la cuticule lors des phases d’évolution larvaire et empêchent la formation des pupes. Les larvicides sont à appliquer sur les litières en privilégiant les zones non-piétinées par les animaux (bordures d’aire paillée, sous les abreuvoirs…), dans les fumières et les fosses à lisier. Pour une bonne efficacité, l’intervention doit être mensuelle avec un strict respect des doses et du mode préparatoire des produits, sans omettre de lieux où les larves peuvent se développer.
… ou une lutte biologique
Les miniguêpes (Muscidifurax ou Spalangia) sont des parasites des mouches naturellement présentes dans l’environnement, mais en nombre insuffisant pour les contrôler. Essentiellement nocturnes et dépourvues de dard, elles ne dérangent ni les hommes, ni les animaux. Elles pondent dans les pupes présentes dans l’environnement et empêchent l’éclosion des jeunes mouches. Cela permet d’abaisser la pression d’infestation des mouches à un niveau compatible avec de bonnes conditions d’élevage. Afin d’obtenir un équilibre durable entre leur population et celle des miniguêpes, on commence par des lâchers précoces (dès que les températures diurnes dépassent régulièrement 15°C) puis réguliers sur la période d’avril à octobre. Les miniguêpes sont disponibles à Farago Creuse en partenariat avec une société productrice de ces insectes et spécialisée dans la production d’auxiliaires zélés et d’insectes pollinisateurs. Cette méthode nécessite le strict respect du protocole (déterminé en amont avec votre technicien).
En cas d’infestation, une lutte mécanique à mettre en place, …
Les appâts ou pièges représentent un révélateur de niveau de population et, ainsi, un indicateur de nécessité de traitement. De plus, ils peuvent être utilisés dans des zones où ces traitements ne peuvent pas être réalisés. Il existe une large gamme de solutions, destructeurs électriques d’insectes volants (DEIV), supports englués, seaux à mouche… Ces dispositifs sont à installer dans des endroits stratégiques (box à veaux, agneaux, chevreaux, nurserie, salle de traite, ateliers de découpe et de transformation, bureaux, habitations…). On peut également installer des ventilateurs ou des brasseurs d’air qui repoussent les mouches.
… un adulticide dans les bâtiments à ne pas négliger, …
Les adulticides sont appliqués sur des parois propres. Ces surfaces ne doivent pas être lavées après application, leur usage est donc à proscrire sur les murs de salle de traite. Ces produits seront appliqués sur les zones que les mouches affectionnent : surfaces claires, en haut des parois et sans courants d’air.
… voire des insecticides sur les animaux,
Le traitement des animaux peut compléter ce plan de lutte mais en aucun cas ne suffit à contrôler à lui seul la population de mouches. De nombreux insecticides existent pour les traitements contre les mouches : en application sur la ligne du dos (Pour-On), à pulvériser et en boucle auriculaire. L’efficacité de ces produits est généralement proche mais leurs formulations entraînent des durées d’action variables et des contraintes différentes pour l’éleveur. Les boucles peuvent protéger les bovins jusqu’à 4 mois pour une seule application et même en cas de lessivage par la pluie, les animaux sont à nouveau protégés sous 48 heures. Les produits en application Pour-On présentent un caractère lipophile qui permet une diffusion sur la peau à partir de la ligne du dos et limite le lessivage par la pluie. Cependant, leur durée d’action plus limitée, de 4 à 10 semaines selon les spécialités, oblige à renouveler le traitement régulièrement. Les produits à pulvériser ont quant à eux une activité fugace mais permettent très rapidement de soulager un animal infesté par les mouches. L’emploi d’insecticides doit être réfléchi avec son vétérinaire dans le cadre du protocole de soins en prenant en compte la présence d’un délai d’attente lait et viande, une efficacité parfois limitée (phénomène de lessivage et moindre diffusion sur les zones de piqûre pour les culicoïdes ou les stomoxes), et un impact environnemental non négligeable, une partie des médicaments étant au final éliminée vers le milieu.
GDS Creuse et Farago Creuse pour vous accompagner dans le choix de votre protocole de lutte
Le contrôle de la population des diptères représente un enjeu majeur, tant en matière sanitaire qu’économique. Votre programme de prévention et de lutte est à raisonner selon les caractéristiques et objectifs de votre élevage. En concertation avec votre vétérinaire, nous sommes à votre service pour définir le plan de gestion et fournir les éléments et les produits nécessaires à sa réalisation afin qu’elle soit la plus efficace possible (cf. « Plan d’action en élevage »). N’hésitez pas à nous contacter.