Actualités sanitaires porcines
Une situation départementale favorable, la biosécurité face aux menaces
Sanitaire porcin : La situation départementale reste favorable mais les informations nationales et internationales inquiètent. Au quotidien, il convient de rester vigilant dans vos élevages en restant strict sur les mesures de biosécurité.
En Creuse, les prophylaxies en espèce porcine sont essentiellement centrées sur le SDRP (Syndrome Dysgénésique Respiratoire Porcin) dans tous les élevages et la maladie d’Aujeszky dans les élevages plein air.
L’ASPNA, votre structure sanitaire régionale
Dans le cadre d’un rapprochement Nouvelle-Aquitaine, les différentes structures sanitaires porcines (Arepsa, OS Porc Poitou-Charentes, sections porcines des GDS) se sont réunies pour créer l’Association Sanitaire Porcine Nouvelle-Aquitaine (ASPNA). L’objectif de cette structure est d’harmoniser et d’organiser la prophylaxie SDRP et Aujeszky au niveau de la région, en concertation avec les DDETSPP locales, et d’accompagner les éleveurs sur les dossiers de biosécurité, au travers de formations et d’audits. Le financement de ces actions se fait par une cotisation prélevée à l’abattoir ou d’un forfait pour les petits détenteurs. GDS Creuse est le coordinateur des actions en Limousin.
La France indemne d’Aujeszky depuis 2008 d’où un allègement des contrôles
La France continentale est reconnue indemne de maladie d’Aujeszky chez les suidés domestiques depuis le 28 mars 2008. Mais plusieurs signalements de chiens de chasse infectés ont été remontés cette année en Dordogne et en Corrèze, preuve d’une circulation active sur les sangliers. La découverte d’un foyer dans un élevage de sangliers en Corrèze en 2021 vient rappeler que le risque de réémergence en élevage est toujours présent. C’est pourquoi la surveillance sérologique est maintenue dans les élevages de sangliers, les élevages plein-air (risque d’introduction par les sangliers sauvages) et les élevages de sélection-multiplication (fort risque de diffusion). Dans les autres élevages, la surveillance sérologique a été supprimée. En Creuse, tous les résultats de la prophylaxie se sont avérés une fois de plus négatifs et la surveillance favorable sur les sangliers dans le cadre de notre suivi de la faune sauvage est rassurante.
Le SDRP, un danger sanitaire majeur pour les porcs…
Le SDRP est une maladie virale contagieuse surtout par contact direct entre animaux mais également possible par voie aérienne, par les camions de transport et par la semence. Le virus induit des troubles de la reproduction et l’apparition d’un syndrome grippal notamment en engraissement, avec une altération pendant plusieurs mois des performances de l’élevage. Cette maladie est présente dans plusieurs régions françaises, un foyer en élevage a été mis en évidence en mars 2020 en Dordogne et des foyers persistent en élevage de sangliers et en atelier d’engraissement en Poitou-Charentes.
… avec une prophylaxie systématique en Creuse…
En Creuse, le dépistage se pratique dans tous les élevages sur un échantillonnage d’animaux. Les contrôles se réalisent entre mars et novembre. En 2021, les contrôles ont été réalisés dans 102 élevages et tous ont présenté des résultats négatifs. Les adhérents à l’ASPNA bénéficient des attestations d’apport de garantie SDRP leur permettant l’accès à toutes les filières commerciales. Toutes les zones pouvant fournir des animaux ne possèdent pas un statut favorable par rapport au SDRP. Face à une pathologie pouvant avoir un fort impact économique, une vigilance accrue est fondamentale lors d’introduction, elle s’appuie sur la connaissance du statut du cheptel d’origine.
Important!
La fièvre porcine africaine (FPA)…
Une maladie virale très contagieuse
Cette maladie virale se transmet « de groin à groin » ou par les restes alimentaires. Elle se manifeste de manière variable suivant le pouvoir pathogène du virus ou le stade physiologique des animaux. Elle peut s’exprimer sous une forme suraigüe et mortelle en moins de 48h00 à une forme chronique atténuée, en passant par des formes fébriles associant des troubles digestifs, respiratoires, hématologiques et nerveux. Seule l’analyse de laboratoire permet de faire la distinction entre la peste porcine classique (PPC) et la fièvre porcine africaine (FPA). Il n’existe pas de vaccin et la prévention passe par des mesures de biosécurité. En cas de foyer avéré, l’abattage reste la seule solution.
Une diffusion mondiale avec une situation inquiétante en Europe
Identifiée en 2007 en Géorgie, la FPA s’est disséminée dans le nord-est de l’Europe et en Russie. Elle est également présente en Asie, ayant entrainé de très grosses pertes au Vietnam et en Chine. Depuis 2014, elle progresse dans l’Union européenne depuis les zones frontalières et une diffusion « en tache d’huile ». La découverte de sangliers morts en Belgique en septembre 2018 a confirmé le risque lié aux mouvements d’animaux ou aux denrées alimentaires contaminées. Les mesures mises en place ont permis l’assainissement du foyer et la Belgique a retrouvé son statut de pays indemne le 20 novembre 2020. En Allemagne, un premier cas a été découvert près de la frontière polonaise le 10 septembre 2020 et la progression est inquiétante, avec 3.234 cas déclarés sur des sangliers et 4 foyers en élevage. Enfin, 25 cas sur des sangliers en Italie ont été découverts début 2022, à moins de 100 km de la frontière française. La FPA n’est pour le moment pas présente en France mais sa diffusion en Allemagne, en Italie et dans les Caraïbes inquiète.
Des mesures sanitaires pour freiner la diffusion
Pour contrer l’avancée de la maladie, plusieurs mesures ont été mises en place :
- L’installation de clôtures de confinement autour des foyers en Allemagne.
- Un recensement exhaustif des détenteurs dans les départements limitrophes de l’Italie avec un audit biosécurité
- Les voyageurs sont sensibilisés aux restes alimentaires, notamment de charcuterie, pouvant être des vecteurs du virus s’ils sont distribués à des porcs ou abandonnés dans la nature et consommés par des sangliers.
FPA en Europe au 31/01/2022
Des alertes régionales sur la brucellose porcine et la Diarrhée Epidémique Porcine
Plusieurs foyers de brucellose porcine ont été identifiés dans le Gers et les Pyrénées-Atlantiques, les sangliers étant la source de la contamination. Cette maladie est également présente sur la faune sauvage creusoise avec près de 50 % des analyses de surveillance positives. Pour rappel, la prophylaxie brucellose est obligatoire chez les diffuseurs de reproducteurs. Par ailleurs, un foyer de DEP vient d’être découvert dans un élevage du Gers. Cela vient rappeler la nécessaire protection des élevages par la mise en place de mesures de biosécurité, et tout particulièrement les élevages plein-air.
L’arrêté ministériel biosécurité du 16 octobre 2018 pleinement en application
Pour contrer l’émergence de la Fièvre Porcine Africaine (cf. encadré) et la menace de ces maladies sur l’élevage porcin, l’arrêté ministériel, complété par l’instruction technique du 15 mai 2019, met l’accent sur plusieurs points : interdiction de distribuer des restes alimentaires aux porcins, maitrise des contacts entre les porcs et l’extérieur, formation d’un référent biosécurité porcine dans toutes les exploitations professionnelles et mise en place de systèmes de protection vis-à-vis des sangliers pour tous les détenteurs. Pour les personnes non encore formées, GDS Creuse, en partenariat avec la Chambre d’Agriculture de la Creuse, organise des formations de rattrapage. Pour aider les éleveurs dans l’équipement de leur élevage, des fonds français et européens agrégés dans l’appel à projet régional Neo Terra sont disponibles.
Pour éviter l’introduction de maladies en élevage, il est indispensable de mettre en œuvre des mesures de biosécurité. Cela passe par la mise en place de clôtures pour éviter la contamination par les sangliers, du passage par un sas sanitaire pour toute intervention en zone élevage et d’une grande vigilance dans la gestion des effluents d’élevage et des cadavres.
La biosécurité de votre élevage, pour un intérêt individuel et collectif
En Creuse, le maintien de notre situation globalement favorable passe par un engagement de chacun en matière de maîtrise des risques sanitaires avec pour objectif un bénéfice sanitaire individuel et collectif. Bien que ne représentant que 6 % des élevages de Nouvelle-Aquitaine, cela nous permet de maintenir notre production porcine. Avec les professionnels regroupés au sein de sa section porcine, GDS Creuse, désormais partenaire de l’ASPNA, s’investit avec un accompagnement technique (gestion des prophylaxies en relation avec la DDETSPP, attestations SDRP, formation biosécurité…) et financier (tiers-payant, fonds de solidarité Aujeszky et SDRP…). Pour tout renseignement complémentaire, n’hésitez pas à nous contacter.