Le frelon asiatique
Un insecte invasif et destructeur
Frelon asiatique – Apparu en 2004 dans le sud de la France, il a colonisé une grande partie du territoire avec un impact important sur les ruchers. Sa destruction doit être raisonnée et nécessite du matériel spécifique.
Lors du conseil d’administration du 28 juin du GDS Apicole de la Creuse, un point a été fait sur la situation du frelon asiatique dans notre département.
Une menace pour les insectes…
Vespa velutina est une espèce diurne qui, contrairement au frelon d’Europe, interrompt toute activité à la tombée de la nuit. Il se nourrit de fruits mûrs et capture des insectes qu’il ramène au nid pour nourrir les larves. Une seule colonie de frelons asiatiques consomme en moyenne plus de 10 kg d’insectes en une saison. Il s’attaque à différentes familles de mouches, guêpes sociales mais surtout aux abeilles domestiques.
… et plus particulièrement les abeilles
Les colonies d’abeilles domestiques Apis mellifera souffrent de la présence du frelon asiatique. En vol stationnaire à une vingtaine de centimètres de l’entrée de la ruche, une ouvrière de Vespa velutina succède régulièrement à une autre pour capturer les butineuses qui reviennent chargées de pollen. Le frelon tue l’abeille, la dépèce et ramène le thorax au nid. Si la conformation des ruches permet de réduire la pénétration des frelons, la prédation s’exerce sur les abeilles adultes avec une présence insistante, parfois en grand nombre (15 à 20), devant les ruches. Cela stresse les abeilles, réduisant leurs sorties, ce qui limite les récoltes de nectar et de pollen à un moment où elles élèvent leurs dernières ouvrières de l’année et font leur réserve. En cas d’affaiblissement de la ruche, les frelons finissent par y pénétrer et la détruisent.
Le frelon asiatique est légèrement plus petit que le frelon commun, plus sombre et avec les pattes jaunes.
Un cycle biologique original
C’est en automne (octobre à novembre) que les femelles reproductrices de la nouvelle génération quittent le nid en compagnie des mâles pour s’accoupler ; elles sont les seules à hiverner tandis que les mâles, les dernières larves et les ouvrières meurent. Les femelles fécondées hivernent isolément ou par groupes de deux ou trois enterrées ou dans des troncs pourris. Au printemps (mars à juin), chaque reine fondatrice ébauche un nouveau nid, pond quelques œufs et soigne ses premières larves qui deviendront, un mois à un mois et demi plus tard selon la température, des ouvrières adultes capables de prendre en charge la construction du nid et l’entretien de la colonie. La reine consacrera alors le reste de sa vie à pondre. Les jeunes nids, de la taille d’une orange, sont installés sur le rebord d’un toit, dans divers abris ou des ruchettes vides. Ils comptent une dizaine de cellules entourées d’une fine coupole de papier puis d’une enveloppe sphérique. 70 % des colonies déménagent, courant août, lorsque le nid primaire est placé trop près du sol ou dans un endroit confiné ; la colonie s’installe alors dans un nouveau nid construit par les ouvrières souvent à plus de 10 m dans un arbre ou sous une charpente ou dans les cheminées. Avec l’apparition des ouvrières, l’activité de la colonie s’intensifie et la taille du nid augmente pour atteindre son maximum au début de l’automne. Les nids apparaissent en moyenne cinq fois plus populeux que ceux du frelon d’Europe. Les plus grands peuvent produire plus de 13.000 individus au cours de la saison (d’avril à novembre) et peuvent contenir à l’automne près de 2.000 ouvrières qui élèvent entre 500 et 1.000 futures fondatrices et autant de mâles.
Des travaux en cours pour mieux connaître, surveiller et lutter
Depuis décembre 2020 un groupe de travail « Frelon asiatique » est mis en place au sein de la plateforme d’Épidémiosurveillance Santé Animale (ESA). Animé par GDS France et la FNOSAD, ce groupe intègre principalement des chercheurs et des acteurs de terrain, dont des Organismes à Vocation Sanitaire. Les objectifs du groupe sont doubles : déterminer à un niveau fin la présence du frelon asiatique ainsi que la pression de prédation exercée sur les abeilles domestiques. Le frelon asiatique est règlementé au niveau européen en tant qu’espèces exotiques envahissantes (EEE) au titre de son impact environnemental. Au niveau national, il était classé danger sanitaire de 2ème catégorie jusqu’à l’application de la Loi de Santé Animale (il ne fait pas partie des maladies listées).
Des risques pour l’homme faibles
En France, tous les observateurs s’accordent sur le fait que Vespa velutina n’est pas agressif et qu’il est possible d’observer son nid à 4 ou 5 m de distance sans risque. Les personnes piquées l’ont été en tentant de détruire un nid ou en touchant une ouvrière par inadvertance. La piqûre, si elle est douloureuse, n’est pas plus dangereuse que celle d’une guêpe ou d’une abeille. Il faut toutefois demeurer extrêmement prudent face aux très gros nids installés dans les arbres. Lorsque l’on s’approche à moins de 5 m d’un nid de frelon, plus la colonie qu’il renferme est importante et plus les risques sont grands de subir l’attaque d’un essaim d’ouvrières.
Un piégeage individuel peu efficace…
Le piégeage printanier des femelles fondatrices est inutile voire contreproductif. Elles sont très nombreuses et le printemps est la période où la mortalité des fondatrices de frelons comme de guêpes est la plus élevée, en grande partie du fait de la compétition intervenant entre individus d’une même espèce. Détruire certaines fondatrices à cette période ne ferait que laisser la place à d’autres. De plus, il n’y a actuellement aucun piège réellement sélectif vis-à-vis du frelon asiatique. Le piégeage des ouvrières n’est recommandé qu’en cas d’attaque de frelon asiatique sur un rucher, de préférence avec comme appât du jus de vieille cire fermentée ou un attractif composé d’extraits de plantes et d’actifs naturels, les pièges sont à poser uniquement au niveau du rucher. Ceci pourrait permettre de diminuer la pression de prédation et d’affaiblir les colonies du frelon. Ces pièges sont à poser à partir du mois de juin, période la plus fragile du cycle de développement des colonies, et jusqu’à la fin de la saison de prédation (octobre à mi-novembre).
… une destruction des nids à privilégier, Farago Creuse répond à vos attentes
La destruction des colonies reste la méthode la plus efficace pour diminuer les populations de frelons asiatiques. GDS Creuse a fait former plusieurs techniciens de sa filiale Farago Creuse aux méthodes de lutte contre frelons asiatiques, communs et guêpes et les a équipés avec du matériel performant pouvant atteindre des nids à 30 mètres de hauteur. N’hésitez pas à nous contacter pour tout renseignement complémentaire ou pour prendre rendez-vous pour la destruction de nids.
Farago Creuse a formé plusieurs de ses techniciens aux méthodes de lutte contre frelons asiatiques, communs et guêpes. Plus de six cent nids ont été détruits l’année passée. Les techniciens qualifiés ont à leur disposition du matériel pouvant atteindre tous les nids jusqu’à 30 mètres de hauteur en toute sécurité.