Les outils de saison
Maîtrise du parasitisme et prévention des diarrhées
« Boîte à outils GDS Creuse » => Afin de faciliter la gestion sanitaire de votre troupeau, en collaboration avec vos vétérinaires, nous avons développé un panel de dispositifs. Cet article présente les outils à utiliser en ce début de période hivernale.
La saison hivernale représente une période stratégique de gestion de la grande douve et du paramphistome et de prévention et de lutte contre les maladies néonatales.
Référez-vous à votre GDS Mémo
Que ce soit en matière de maîtrise du parasitisme ou pour la gestion des maladies néonatales, retrouvez des informations dans votre GDS Mémo n°15 que vous venez de recevoir et consultez sur notre site, dans l’onglet « Boîte à outils – bovins », les dossiers « parasitisme » et « santé du veau ». Votre vétérinaire et GDS Creuse sont à votre disposition pour tout renseignement complémentaire.
Important!
Grande douve et paramphistome, le poids de chacun à identifier dans votre élevage
La prévention et la lutte contre les trématodes se basent sur le poids pathogène de chaque parasite (l’élément majeur étant la grande douve) en intégrant le cycle des parasites et les interférences hôte/parasite/environnement. Un raisonnement précis de votre plan de lutte est à effectuer chaque année en début d’hiver.
Un bilan à réaliser dans tout élevage avec l’apport du kit diagnostic
La phase diagnostique, réalisée avec votre vétérinaire, comporte trois étapes : l’examen clinique des animaux, la situation épidémiologique et le volet analytique. Pour cette partie analytique, nous vous proposons d’utiliser le kit diagnostique « grande douve et paramphistome ». Il consiste, pour chaque lot de pâture, à réaliser des prises de sang pour des recherches sérologiques sur 10 animaux pour la grande douve et des recherches coproscopiques sur 5 animaux pour le paramphistome. Profitez de votre prophylaxie pour réaliser ces recherches. Nous prenons en charge 50 % du montant des analyses et vous recevrez la facture correspondante à la fin de chaque campagne.
Une interprétation des résultats à commenter avec votre vétérinaire
Si la coprologie de mélange de 5 indique une moyenne inférieure à 40 œufs de paramphistomes par gramme de fèces, ce parasite ne nécessitera pas une approche spécifique pour ce lot pour la saison considérée. La seule présence de grande douve demande le traitement de l’ensemble du lot.
Une gestion agronomique et médicale pour la prévention et la lutte
La gestion des fasciolose et paramphistomose se base sur une approche agronomique et médicale. L’approche agronomique consiste à limiter le nombre de zones de prairies à risques. L’approche médicale passe par un management adéquat des interventions avec les deux impératifs suivants : intervenir précocement après un pic de contamination à risques en matière de grande douve et un traitement mixte grande douve/paramphistome ne peut être effectué que 10 semaines après la fin de période de contamination (rentrée en stabulation, période de gel, passage sur une prairie sans zones à risques).
Définissez chaque année votre plan antiparasitaire avec votre vétérinaire
Votre plan antiparasitaire est à définir annuellement avec votre vétérinaire, à partir des observations effectuées, du cycle de pâturage de chaque lot, des traitements déjà réalisés et du kit diagnostic.
Pour plus d’informations, consultez le dossier « parasitisme » dans l’onglet « Boîte à outils – bovins ».
Important!
Diarrhées néonatales ce n’est pas une fatalité
Les diarrhées néonatales restent une dominante pathologique. 80 % des élevages présentent un taux de veaux malades inférieur à 20 % ; à l’inverse, 80 % des veaux à diarrhées se trouvent dans 20 % des élevages. L’apparition d’épisodes diarrhéiques découle de la présence de facteurs favorisants permettant le développement de ces phénomènes épidémiques. Une prévention inscrite dans la durée nécessite la détermination de ces facteurs de risques propres à votre troupeau afin d’adapter la lutte et la prévention. Cela implique de passer par une phase de bilan sanitaire approfondi dans votre cheptel : cela correspond à la mise en place, en relation avec votre vétérinaire traitant, du « plan diarrhées » de GDS Creuse.
Le « plan diarrhées creusois » repose sur une approche globale
Trois types de recherches sont à réaliser avec un accompagnement technique et financier
- Recherche des agents infectieux ou parasitaires : Nous remboursons 50 % des frais d’analyses fèces lorsque l’évaluation du transfert immunitaire est réalisée.
- Transfert de l’immunité : Nous prenons en charge 100 % des frais d’analyses.
- Statut nutritionnel en oligo-éléments : nous prenons en charge 50 % des frais d’analyses si vous réalisez à la fois des analyses fèces (1) et l’évaluation transfert immunitaire (2).
Dès la réception des résultats par GDS Creuse, tout éleveur ayant réalisé des analyses de fèces est informé par courrier et SMS de l’intérêt du contrôle du transfert immunitaire avec une information conjointe de votre vétérinaire traitant.
Le dosage du transfert immunitaire, une réalisation simple et primordiale avec une prise en charge de 100 % des frais d’analyses par GDS Creuse
Le contrôle du transfert immunitaire demande une prise de sang sur un minimum de cinq veaux sains âgés de 2 à 6 jours. Les frais d’analyse sont pris en charge à 100 % par GDS Creuse grâce à une collaboration avec MSD Santé Animale. Le taux d’IgG renseigne sur la qualité du transfert immunitaire. En dessous de 10g/l d’IgG, le statut est insuffisant, le veau est sensible à toutes les pathologies (diarrhées, grippes, omphalites…). Entre 10 et 20g/l, le statut est dit marginal, en présence d’une forte pression d’infection, des maladies apparaissent. Au-dessus de 20g/l, le statut est excellent, seule une très forte pression d’infection entraînera des pathologies. Lors de chaque contrôle de transfert immunitaire, vous recevez vos résultats avec une 1ère interprétation avec copie à votre vétérinaire.
De la méthodologie pour faire face à un épisode diarrhéique
- Identifier et quantifier la problématique : L’apparition de diarrhées vient d’un déséquilibre agents infectieux/défenses immunitaires. Cela implique de faire les trois types de recherche pour déterminer les actions prioritaires à initier.
- Augmenter les défenses immunitaires : L’augmentation du potentiel de défenses du veau demande l’apport supplémentaire de colostrum qui peut être complété par une vaccination (délai d’action minimal de 15 jours), elle permet l’obtention d’anticorps spécifiques mais n’augmente pas le niveau d’anticorps. Cela implique que lors de qualité insuffisante du colostrum (moins de 60 g/l), la vache étant alors incapable d’augmenter, dans l’immédiat, la concentration de son colostrum en anticorps, un colostrum de complément administré à tous les veaux à la naissance sera plus utile que la vaccination.
- Limiter la pression infectieuse : Afin que les veaux naissants ne se retrouvent pas dans un milieu hyper contaminé, les vaches non-vêlées seront regroupées et mises dans des cases nettoyées et désinfectées ou dans des lieux n’ayant pas été confrontés à cette problématique depuis plus de 6 mois (notamment pour les élevages en plein-air). Pour limiter toute nouvelle dynamique de contamination, tout nouveau veau diarrhéique sera isolé dès les 1ers symptômes.
Après la gestion de l’urgence, une résolution durable demande un audit d’élevage.
Une étude des facteurs de risque au cours d’un audit d’élevage
Lors de l’audit d’élevage, les 5 domaines de risques (alimentation, relation mère-veau, gestion du troupeau, logement et statut immunitaire) sont abordés. Avec les résultats d’analyses, cette visite d’élevage va conduire à un bilan des points forts et des points faibles, puis à un plan d’action.
Pour plus d’informations, consultez le dossier « santé du veau » dans l’onglet « Boîte à outils – bovins ».
Marien BATAILLE – Dr Didier GUERIN
GDS Creuse
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