Fièvre catarrhale

FIEVRE CATARRHALE

L’épizootie de fièvre catarrhale survenue en Europe du Nord depuis l’été 2006 nous a plongés dans une situation sanitaire exceptionnelle non-connue depuis 50 ans qui a nécessité une approche toute particulière. La fièvre catarrhale, maladie virale non-contagieuse, non-transmissible à l’homme, affecte les ovins, bovins et caprins. Elle est transmise par des moucherons piqueurs. Depuis son apparition étonnante, en 2006, en Europe du Nord, elle a pu démontrer que son développement très préoccupant en raison de son impact clinique et de ses conséquences économiques et commerciales que nous annoncions en 2007 fut malheureusement bien réel en 2008.

Une large diffusion du sérotype 8, une remontée progressive du sérotype 1

La très bonne situation française au regard de la fièvre catarrhale résulte de la vaccination de masse. Seul un foyer de fièvre catarrhale a été détecté en 2010 contre 32.000 en 2008 et 83 en 2009.

Un impact clinique conséquent en trois phases

Les conséquences de la contamination par la fièvre catarrhale peuvent se scinder en trois phases :

  • Atteinte des muqueuses nasales, buccales, oculaires et podales entraînant des difficultés pour manger, boire et se déplacer. Certaines formes suraiguës entrainent des mortalités ou des non-valeurs économiques.
  • Amaigrissement et pertes de productions plus ou moins réversibles selon l’intensité entraînant des pertes de croissance sur les animaux et leurs produits en élevage allaitant.
  • Impact important sur la sphère génitale chez les mâles (infécondité passagère ou définitive) et les femelles gestantes du fait de la transmission transplacentaire du virus (mortalités embryonnaires ou fœtales, malformations du système nerveux). Cette 3ème phase s’avère être la plus dramatique au cours de cet hiver.

1ère et 2ème phases (Atteinte des muqueuses, amaigrissement)

3ème phase :   malformations nerveuses (Crane normal à gauche – Crane avec hydranencéphalie à droite)

Face à l’épizootie, une vaccination généralisée nécessaire

Face à une épizootie, seuls les vaccins peuvent limiter de manière très importante les effets d’où la mise en place d’une prophylaxie obligatoire pour la campagne 2008/2009. Pour être efficace et limiter fortement la circulation virale, cela nécessitait qu’un minimum de 80% des animaux des espèces sensibles soient vaccinés. Cela a été obtenu, notamment en Creuse (95% des bovins et 80% des ovins vaccinés), avec le succès observé en matière d’impact clinique.

Une vaccination volontaire depuis le 02 novembre 2010

Lors du comité de pilotage national de suivi de la fièvre catarrhale du 21 juillet 2010, il a été annoncé une vaccination volontaire et donc laissée à la responsabilité de chaque éleveur. Cette vaccination peut être réalisée par l’éleveur lui-même (ou son vétérinaire si l’éleveur le souhaite) si les animaux restent sur le territoire national. Dans le cas de nécessité de certification de la vaccination (échanges intracommunautaires et internationaux), les animaux doivent être vaccinés par un vétérinaire qui devra certifier cette vaccination.

 « Un risque important de nouveaux cas » selon l’ANSES et la DGAl

La forte mobilisation collective observée lors des deux campagnes de vaccination obligatoire, avec des taux de vaccination proches de 90% des cheptels sur l’ensemble de la France continentale, a démontré son efficacité dans la maîtrise clinique de la maladie. Cependant, le taux de vaccination à l’issue de la campagne de vaccination volontaire s’avère insuffisant pour permettre la poursuite de la protection collective. Avec ce faible taux de vaccination 2011-2012 (25 à 30%), la couverture vaccinale s’épuise et faute d’une mobilisation suffisante, « le risque d’apparition de nouveaux cas est important » selon l’ANSES et la DGAl.

 Une vaccination de masse pour des objectifs sanitaire et réglementaire

La réapparition de la fièvre catarrhale pourrait provoquer de lourdes pertes économiques dans les élevages touchés. Seule la vaccination de masse a permis de réduire significativement le nombre de foyers cliniques et de diminuer les pertes économiques des éleveurs.
Les conditions d’échanges des animaux au sein de l’Union Européenne ou d’exportation vers des pays tiers imposent fréquemment la vaccination fièvre catarrhale. Dans la plupart des cas, seuls les animaux vaccinés issus d’un cheptel vacciné par un vétérinaire sont éligibles à la certification officielle. La vaccination permet également de s’affranchir de périodes de quarantaine et des dépistages préalables aux mouvements.

 Une nécessaire mobilisation de tous

Tant pour des raisons sanitaires que réglementaires, il est important que la France retrouve son statut indemne en 2012. 2007 et 2008 ont montré l’impact sanitaire conséquent que pouvait avoir cette maladie. Le 2nd semestre 2011 a illustré l’importance des exportations pour l’élevage français. Le blocage des frontières qui pourrait résulter de l’apparition de nouveaux cas impacterait aussi bien les éleveurs exportateurs que les autres du fait des retombées sur les cours de l’effondrement des exportations. Pour plus d’information, n’hésitez pas à contacter votre vétérinaire, la DDCSPP, service Santé Animale ou GDS Creuse.

Pour plus d’informations, consultez les dossiers complémentaires

Vaccination fièvre catarrhale, une mobilisation nécessaire de tous => « Télécharger le pdf »
Guide de vaccination du ministère de l’agriculture => « Guide de vaccination du ministère Agriculture »

Ces adaptations de la réglementation changent fréquemment.Pour plus d’informations, contactez la DDCSPP et votre  opérateur commercial.

« 10 janvier 2012 »