La biosécurité
Un élément essentiel dans le métier d’éleveur
Journée biosécurité : Dans le cadre du partenariat EPLEFPA d’Ahun – GDS Creuse, notre journée annuelle sur le thème de la biosécurité en élevage s’est déroulée au lycée agricole le 30 janvier 2025.
Organisée en partenariat avec GDS Creuse, l’équipe pédagogique du lycée et le personnel de l’exploitation, cette sensibilisation a concerné les classes de seconde, terminale et BTS ACSE.
La biosécurité, protéger une population animale, l’homme et l’environnement des agents infectieux
Une rapide présentation en salle a permis de rappeler aux apprenants les grands principes de biosécurité (biosécurité = sécurité contre les agents biologiques). « La biosécurité désigne l’ensemble des mesures préventives et réglementaires visant à réduire les risques de diffusion et transmission de maladies infectieuses chez l’homme, l’animal et le végétal ». Elle comprend les infrastructures, les techniques, les pratiques d’hygiène avec une triple finalité : santé animale, santé humaine (protection de l’éleveur et sécurité sanitaire des aliments) et impact environnemental avec la notion de « One health – Une seule santé ». Elle peut se décomposer en 5 axes (cf. illustration) : faire que le pathogène ne rentre pas et ne circule pas dans un troupeau, ne sorte pas de ce troupeau, n’infecte pas l’homme et ne persiste pas dans l’environnement. Au quotidien, on mettra en place dans les élevages des mesures de bon sens qui rappellent les « gestes barrière » pour les maladies humaines.
Au cours de cette journée de sensibilisation du 30 janvier, la mise en pratique de la biosécurité en élevage a été présentée aux classes de seconde, terminale et BTS ACSE du lycée agricole d’Ahun. Elle s’est appuyée sur les mesures déjà mises en œuvre sur l’exploitation via 4 ateliers.
Une mise en avant de quatre pathologies pour décliner les mesures de biosécurité
La ferme du lycée propose 4 productions animales : bovin lait, bovin viande, ovin et porcin. Depuis 2014, un plan global a été mis en place au lycée agricole d’Ahun, en partenariat avec GDS Creuse et les vétérinaires du cabinet d’Ahun, avec la mise en œuvre des mesures de biosécurité sur ces différents cheptels. 4 ateliers pédagogiques, animés par des salariés de GDS Creuse, des professeurs du lycée et du personnel de l’exploitation, ont été organisés en circuit permettant aux apprenants de se familiariser avec des maladies faisant l’actualité de l’élevage et les mesures concrètes de biosécurité à mettre en place.
Des menaces multiples sur l’atelier porcin
La brucellose porcine est endémique en Creuse, la maladie d’Aujeszky est très présente en Nouvelle-Aquitaine et la fièvre porcine africaine est aux portes de la France (Allemagne, Italie). Depuis très longtemps, la filière porcine (comme avicole) a mis en œuvre des mesures de biosécurité pour se prémunir de ces maladies. La transmission peut se faire par les animaux (achat de porcs, sangliers contaminés), le matériel (camions de livraison ou de transport d’animaux) mais également par l’Homme qui peut être porteur passif. Pour gérer le risque, l’exploitation est découpée en zone d’élevage, zone professionnelle et zone publique avec des mesures adaptées. Les porcs du lycée étant exclusivement détenus en bâtiment, les mesures principales sont la mise en quarantaine de tout animal introduit et le passage systématique des intervenants par un sas, avec changement de chaussures, de vêtements et lavage des mains obligatoire pour aller au contact des animaux. Pour les élevages plein air, ils doivent mettre en place des double-clôtures pour se protéger des contacts et des intrusions avec les sangliers.
La tuberculose bovine, une zoonose très présente en Nouvelle-Aquitaine…
Suivant les années, entre 60 % et 80 % des foyers français de tuberculose bovine sont découverts en Nouvelle-Aquitaine, ce qui appelle à la vigilance pour notre département. C’est une zoonose, les contaminations humaines restent très rares en France et touchent principalement des personnes en relation avec la découpe de carcasses contaminées (employés d’abattoir, chasseurs…). L’agent responsable est une bactérie, Mycobacterium bovis, très résistante dans le milieu extérieur, surtout dans des terrains acides, ombragés et humides. Le bovin est le réservoir primaire et la maladie est introduite dans un élevage par un animal porteur et asymptomatique. L’animal excrète bien avant que les symptômes cliniques n’apparaissent : amaigrissement, toux. Cela lui laisse le temps de contaminer d’autres bovins par voie aérosol (1 bacille peut suffire pour infecter un bovin par voie respiratoire) mais également le milieu, la bactérie étant éliminée dans les fèces ou l’urine. C’est alors qu’intervient la contamination de la faune sauvage (blaireau, sanglier, cerf, …) qui constitue le réservoir secondaire.
… et des mesures à mettre en œuvre dans tous les élevages
Compte-tenu du mode de transmission, plusieurs axes de maitrise sont mis en avant :
- Introduction par un bovin, cela passe par la connaissance du statut du cheptel d’origine, la maitrise des circuits commerciaux, l’isolement des animaux introduits et la gestion du risque de contact « mufle – mufle » au pâturage, avec la mise en place de double-clôtures ou de haies.
- Gestion du matériel en commun, principalement les bétaillères et moyens de contention avec nettoyage et désinfection systématique ou l’épandeur à fumier avec une procédure spécifique.
- Introduction par un intervenant, le risque principal concernant les bottes, la mise en place de lave-bottes et de pédiluves fonctionnels est indispensable.
- Protection vis-à-vis de la faune sauvage, avec l’aménagement des points d’abreuvement, la mise en hauteur des pierres et seaux à lécher, et la protection des silos et des tas de fumier.
Même si la Creuse n’est pas encore touchée, la proximité des foyers (Haute-Vienne, Corrèze) doit vous conduire à appliquer ces mesures de biosécurité, qui permettent d’ores et déjà d’éviter des contaminations par d’autres maladies.
FCO – MHE, des maladies qui font l’actualité
Ces maladies ont un pouvoir pathogène élevé, avec de la mortalité (principalement pour la FCO sur les ovins) et des troubles de la reproduction (avortements, vaches vides, stérilité des mâles). La transmission se faisant par des moucherons, les mesures classiques de protection des troupeaux s’avèrent inefficaces. Mais la biosécurité, c’est aussi mettre en œuvre des mesures pour avoir des animaux résistants aux différentes pathologies. Pour que les vaccins disponibles soient pleinement efficaces, il faut un bon statut immunitaire des animaux. Cela passe par la gestion du parasitisme, de l’abreuvement (en quantité et de qualité) et de l’alimentation (apports protéiques et énergétiques, minéraux, oligoéléments, vitamines).
Les diarrhées néonatales, une problématique largement partagée
La plupart des agents responsables de diarrhées néonatales sont présents dans toutes les exploitations. Et pourtant, tous les élevages ne sont pas touchés avec la même intensité. C’est bien la preuve que ce n’est pas une fatalité. On retrouve les mesures classiques, vaccination et conduite de troupeau (cf. ci-dessus) qui permettent de limiter le nombre d’animaux malades, mais également des dispositions spécifiques : confort des cases à veaux, attention portée à la prise de colostrum, allotement en fonction de l’âge des animaux, isolement de tout veau malade pour diminuer la pression infectieuse. L’éleveur peut être vecteur de la maladie dans son exploitation, s’il soigne les animaux malades avant d’aller voir les animaux sains par exemple, mais également victime de certains agents pathogènes comme la salmonellose. Le respect de mesures d’hygiène simples permet de limiter ce risque : nettoyage fréquent des mains ou port de gants, changement de tenue en cas de risque avéré, mise en place de pédiluves à l’entrée des bâtiments où de la clinique est enregistrée. Cela fait partie de ce que l’on appelle la « biosécurité interne ».
Des mesures nécessaires pour l’éleveur et utiles pour la collectivité
L’application des mesures de biosécurité permet de limiter les pathologies en élevage avec leur corolaire de pertes économiques, surcharge de travail et anxiété pour l’éleveur, mais également de sécuriser la chaine alimentaire (ICA), de gagner en productivité et de limiter l’usage de médicaments permettant de lutter contre l’antibiorésistance et la résistance aux antiparasitaires. Le lycée agricole d’Ahun est très engagé dans cette démarche, ce qui permet de sensibiliser les apprenants au quotidien. Pour plus de renseignements, n’hésitez pas à nous contacter ou votre vétérinaire.
Important!
Un accompagnement de GDS Creuse et de Farago Creuse à toutes les étapes
La biosécurité est au cœur des métiers et des services proposés par nos structures : grilles d’autodiagnostic, billet de garantie conventionnelle, bilan sanitaire prérempli, accompagnement sur la qualité de l’eau, la contention ou l’aménagement de bâtiment, … Pour toute demande particulière, contactez-nos services ou votre technicien de secteur.