Formations FCO – MHE – 15 janvier 2025

Fièvre Catarrhale Ovine – Maladie Hémorragique Épizootique

Des sessions de formation pour mieux se protéger

 

FCO – MHE : En partenariat avec la Chambre d’agriculture de la Creuse, nous allons proposer des sessions de formation sur ces maladies et sur les moyens de se protéger.

Depuis l’arrivée de la FCO 8 en 2007 en France, plusieurs vagues de virus se sont succédées, provoquant des signes cliniques et de la mortalité. En Creuse, 2024 aura été marquée par une circulation active de FCO 8 et il y a fort à craindre que nous soyons confrontés en 2025 à la FCO 3 et la MHE 8.

De nombreux points communs entre ces maladies

Ces pathologies sont provoquées par des virus de la famille des Orbivirus, identifiés par leur sérotype (36 pour la FCO, 7 pour la MHE). Il n’y a pas de transmission directe, ce sont des moucherons piqueurs, les culicoïdes femelles, qui diffusent la maladie. Les femelles piquent tous les 3 à 4 jours et c’est à l’occasion de ce repas de sang que se fait la contamination. La survie (une vingtaine de jours en moyenne), l’activité (principalement du crépuscule à l’aube) et la dispersion de ces moucherons piqueurs sont fortement influencées par les variables météorologiques telles que la température (au-dessus de 15 °C), l’humidité, l’agitation de l’air (déplacement 2 à 5 km par jour, beaucoup plus par grand vent), la phase lunaire…

Des signes cliniques marqués sur les animaux naïfs…

L’impact clinique est variable suivant les virus : très important sur les bovins et les ovins pour la FCO 3 et 8, quasi-exclusivement bovins pour la MHE 8 et les caprins semblent moins sensibles. Les symptômes sont très semblables ; après 1 semaine d’incubation, les premiers signes cliniques apparaissent : hyperthermie, abattement, difficultés de locomotion, ulcérations dans la bouche avec hypersalivation, difficulté à s’abreuver, œdème de la face et langue « bleue » (FCO chez les ovins), croûtes sur le mufle, jetage et lésions sur les trayons (surtout sur les bovins). De nombreux animaux peuvent être malades et on observe plus de clinique sur les animaux adultes que sur les jeunes. Le traitement sera symptomatique et d’autant plus efficace qu’il est mis en place au début des symptômes. La difficulté à boire explique la plupart des mortalités, le drenchage (abreuvement avec une sonde) des animaux peut s’avérer nécessaire pendant plusieurs jours. Ces virus ont également un impact majeur sur la reproduction, avec des animaux non gestants, des avortements et de la stérilité sur les mâles (cf. article du 24 décembre 2024). Les virus de FCO ont la capacité de passer la barrière placentaire et cela peut entrainer la naissance de nouveau-nés malformés (hydrencéphalie, micrencéphalie…).

… et des aides à venir pour les élevages ayant eu de la surmortalité sur les adultes

Des fonds d’aide vont être débloqués dans les semaines qui viennent (FMSE pour les bovins, fonds d’urgence de l’État pour les ovins), cela devrait concerner les élevages déclarés foyers de FCO 8 en 2024 et touchés par de la surmortalité sur les animaux de plus de 12 mois. Dès que les programmes seront ouverts, nous en informerons directement les élevages concernés (cas cliniques confirmés par PCR).

La vaccination comme meilleure mesure de prévention

Peu de mesures ont fait preuve de leur efficacité sur les vecteurs. Les insecticides utilisés classiquement chez les ruminants ont une efficacité moindre sur les culicoïdes et nécessitent des traitements tous les 7 à 10 jours (en prenant également en compte les délais d’attente viande et lait). La rentrée dans les bâtiments des animaux à l’aube et au crépuscule s’avère assez efficace mais pas forcément facile à mettre en œuvre.

Des vaccins existent contre ces virus et leur efficacité est incontestable. On choisira les valences à utiliser en fonction du contexte épidémiologique. L’État met à disposition des vaccins gratuits pour la FCO 3, ainsi qu’un reliquat de vaccins MHE 8 pour les bovins, il faut pour cela vous rapprocher de votre vétérinaire sanitaire. Profitez de la période hivernale pour protéger vos troupeaux !

Bien que présents en très faible quantité dans l’organisme (il y a 12 mg de cobalt dans un bovin !), les oligoéléments jouent un rôle majeur dans la santé des animaux, et notamment sur le système immunitaire.

Une gestion globale du troupeau pour une bonne immunité

L’objectif principal est d’avoir des animaux en bonne santé, plus susceptibles de bien se défendre contre les virus avec un système immunitaire performant. Cela passe par la gestion du parasitisme, et notamment de la grande douve, la conduite globale de troupeau (stress, allotement, ambiance dans les bâtiments…) mais surtout l’alimentation.

Un accès facile à une eau de qualité…

L’abreuvement est un point trop souvent négligé dans les élevages. En bâtiment, on veillera à fournir une eau de qualité (réseau, forage ou eau traitée), avec un débit adapté (15 l minutes en permanence) et facilement accessible (abreuvoir avec réserve d’eau). C’est d’autant plus important pour des animaux présentant des lésions buccales douloureuses. Au pâturage, on rencontre une contrainte supplémentaire avec l’éloignement des points d’eau, surtout lorsqu’il fait chaud (besoins accrus). Les ruminants étant des animaux grégaires, ils se déplacent en troupeau et des animaux affaiblis ou présentant des lésions podales peuvent avoir du mal à s’abreuver correctement.

… une alimentation équilibrée…

Les critères principaux sont la fibrosité de la ration et des apports énergétique et protéique adaptés aux besoins des animaux, qui varient en fonction du stade de gestation notamment. Toute impasse aura un impact sur les défenses de l’animal et entrainera un amaigrissement qui retardera d’autant la venue en chaleur. Les rations 100 % foin sont insuffisantes quand on s’approche du vêlage, tout particulièrement cette année avec des fourrages de qualité médiocre.

… et une minéralisation optimisée

Une carence en magnésium peut dégrader l’immunité des animaux mais les facteurs principaux sont les oligoéléments (sélénium, iode, cuivre, zinc, manganèse) et les vitamines A, B2, C, D3 et E. Les apports naturels peuvent être insuffisants et nécessiter une complémentation. Pour les oligoéléments, elle interviendra de préférence 2 mois avant vêlage, que le veau puisse en bénéficier également. De nombreux dispositifs sont possibles, bolus, liquide, granulé… La teneur en vitamine A des fourrages baisse très rapidement, une complémentation s’impose si les animaux n’ont pas pâturé d’herbe fraiche depuis plusieurs mois et elle se fera le plus souvent sous forme d’apport global A, D3, E (les vitamines B2 et C étant synthétisées dans l’organisme, les carences sont rares).

En partenariat avec le service formation de la Chambre d’agriculture, GDS Creuse vous apporte son expertise sur la FCO et la MHE, et sur les mesures préventives à mettre en œuvre dans les élevages.

Prévenir plutôt que guérir, la base du sanitaire en élevage

Ces virus ont un impact majeur sur les élevages, direct avec de la morbidité et de la mortalité, mais surtout indirect sur les performances zootechniques et économiques. Si la vaccination permet de réduire considérablement la clinique, elle marchera d’autant mieux que le statut sanitaire de l’élevage sera bon. Tous ces points seront abordés lors des formations, si vous êtes intéressé, contactez votre correspondant au niveau du GDA le plus proche. Et pour plus de renseignements, vous pouvez consulter notre site internet ou nous contacter.

Dr Boris BOUBET
GDS Creuse

 

 

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